Quand le Grand Poitiers prend en main la politique du logement

Poitiers, décisionnaire dans la politique du logement

Suite à la prolongation de la defiscalisation de la loi Duflot pour les investisseurs privés, la communauté d’agglomération de Poitiers a également obtenu que les aides à la pierre soient délivrées par le Grand Poitiers, cette fois-ci pour le public également, pour lequel il s’agit de construire de nouvelles habitations, alors que du côté privé, il s’agit exclusivement de rénovation de biens existants. Le prêt à taux 0 fait partie de ces aides à la pierre qui ont toutes pour but d’aider à l’investissement immobilier.

L’Etat reste décisionnaire sur ces attributions, mais la gestion en est faite par la ville elle-même, depuis le premier janvier. Il s’agit aussi bien des subventions nationales (crédits d’impôts, etc) que des aides de l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat.

Ces droits ont été accordés pour six ans, ce qui permet à la ville d’agir plus directement sur sa politique du logement, indique Bernard Cornu, vice-président du Grand Poitiers, « pour développer la rénovation du parc locatif et les nouveaux logements » précise-t-il, deux points importants de la politique de la ville. Mais cela permet également à l’agglomération d’être présente lors de la répartition des aides dans le Poitou-Charentes.

Il ne s’agit pas d’augmenter les aides ou d’éviter les pénalités exigées aux villes ne respectant pas les 30% obligatoires de logements sociaux, mais de mieux répartir ces aides: pour certains appartements HLM, les aides passent presque du simple au double (3100 euros en 2013 pour un T2 contre 6000 à l’heure actuelle).

Du côté de l’habitat privé, une importante opération est prévue pour 2015, avec des aides à la rénovation pour les occupants ou bailleurs sociaux de certains logements. La question des quartiers ou rues qui seront ciblés se pose encore, mais le faubourg du Pont-Neuf, qui a subi de nombreuses dégradations, apparaît en tête de liste, même si le choix définitif n’est pas fixé.

Il s’agira bientôt de faire connaître les aides existantes aux propriétaires et de cibler les domiciles les plus dégradés, afin que ces démarches prennent tout leur sens, afin d’éviter le relatif échec des précédentes opérations.

A présent, Poitiers prévoit 1600 constructions de logements sociaux d’ici à 2019, ainsi que la rénovation de 2300 logements supplémentaires, dont les deux tiers aux Couronneries, quartier particulièrement touché par les dégradations notamment à cause de l’âge des bâtiments.

A titre de comparaison, moitié moins ont été livrés à la CAP au cours des trois années précédentes.