Comment investir pour préparer sa retraite ?

Le plus tôt sera le mieux

Les Français n’épargnent pour la retraite qu’à partir de 46 ans en moyenne. Il est effectivement difficile de trancher entre les dépenses quotidiennes, les besoins à court terme et l’épargne qui ne sera indispensable que dans 20 à 35 ans. Les jeunes ne pourront faire mieux avec leurs revenus moins élevés alors qu’ils doivent encore se soucier de leur logement, de l’éducation de leurs enfants, etc.

L’achat d’une résidence principale constitue déjà une épargne considérable, afin d’éviter de payer des loyers à la cessation d’activités. Une étude minutieuse est ainsi requise pour profiter d’une retraite confortable. Ce qui est encore rare en France sachant qu’un salarié retraité ne reçoit de nos jours que la moitié de son dernier salaire.

Le rendement de tout placement pour la retraite tourne autour de 3 %, mais la différence sera flagrante en fonction de l’âge auquel l’épargnant part en retraite. Pour espérer 1 000 € de rente mensuelle à partir de 65 ans, il faudra épargner environ 1 200 € par mois si l’on commence à préparer sa retraite à 55 ans.

On ne fera que 360 € d’effort d’épargne par mois pour obtenir la même rente si l’on commence à 40 ans. Et ainsi de suite jusqu’à n’épargner que quelques euros par mois si on commence plus tôt, dès le début d’une activité professionnelle par exemple.

Une pléthore de solutions pour épargner

Ces dernières décennies, de nombreux produits d’épargne pour la retraite sont proposés aux Français. Les PERP ou Plans d’Épargne Retraite populaire pour les salariés leurs promettent un complément de revenu issu des versements (réguliers ou non) effectués durant leur vie professionnelle. Ce même placement peut être réalisé par les professions libérales, les TNS (travailleurs non salariés), les artisans, les commerçants, et leurs conjoints. C’est le contrat dit Madelin, mais les versements doivent être réguliers.

Le Préfon est l’équivalent du PERP pour les fonctionnaires. Il existe également d’autres types de placement effectués de manière collective, comme le PERCO ou plan d’épargne pour la retraite collectif, proposé par des entreprises. Il produit des rentes ou un capital selon l’accord collectif au sein de la société. Dans ce même registre, les contrats article 39 ou 83 du CGI (Code Général des Impôts) sont des placements permettant de constituer des rentes viagères et financées par des sociétés ou autres groupements au profit des salariés, des collégiens, etc.

Longtemps considérée comme le placement préféré des Français, mais aujourd’hui devancé par l’investissement immobilier, l’assurance-vie permet de se constituer des revenus complémentaires. Elle peut générer un capital, mais on peut effectuer des retraits partiels ou transformer le capital en rente viagère. Tous ces divers placements possèdent leurs propres avantages fiscaux en termes de revenus générés, de succession, mais également leurs niveaux de risque pour le capital investi. Ils sont tous proposés par les pouvoirs publics ou des entités privées de façon collective ou individuelle.

L’incontournable investissement locatif

L’investissement dans la pierre est le placement par excellence afin de mieux préparer sa retraite. Bien que le logement ne soit pas destiné à un investissement locatif, l’achat d’une résidence principale permet déjà de se libérer des loyers lors des dernières années de sa vie. Mais quitte à investir, l’immobilier locatif est plus rentable, car il permet à la fois de constituer un patrimoine et de percevoir des revenus dès l’investissement et lors des jours de retraite.

Ce type de placement se démarque également par une fiscalité avantageuse, car l’État encourage les constructions de logement en proposant des lois de défiscalisation. Il s’agit en fait de mobiliser les fonds privés en complément des programmes gouvernementaux, afin de combler les déficits en logements. Par ailleurs, c’est le seul placement à permettre l’absence d’un apport personnel, en contractant un crédit qui sera financé par les loyers perçus. Cela se prépare à l’avance, car il faudra financer ou demander le financement dès la vie active.

Enfin, les ménages modestes pourront toujours accéder à l’investissement immobilier sans qu’il soit nécessaire de mobiliser d’importants montants, par le biais des SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) ou des OPCI (Organismes de Placement Collectif en Immobilier). La première solution concerne exclusivement l’immobilier et fonctionne par souscription de parts (commercialisables) dans une société de gestion. La deuxième, plus liquide, ne concerne pas que l’immobilier et c’est à l’organisme gestionnaire de les racheter.

Pourquoi l’immobilier locatif ?

Tous les placements pour la retraite sont avantageux, mais il appartient à l’épargnant de bien choisir ce qui lui convient en fonction de ses revenus, des risques, de la rentabilité, etc. Toutefois, si les plans d’épargne proposés par les pouvoirs publics offrent des rendements environnant les 3 %, l’investissement immobilier peut proposer une rentabilité locative de 3,5 à 4,5 %.

Cela passera entre 4 et 5,5 % en fonction du type d’investissement choisi, compte tenu des diverses charges et des avantages fiscaux selon le dispositif de défiscalisation. En outre, l’opération financée à crédit permettra de constituer un patrimoine à valeur sûre et durable, qui ne sera pas forcément réservé à la location.

Cela n’est pas cependant aussi simple, car la réussite d’un investissement dans la pierre est également soumise à plusieurs conditions. D’autre part, il faudra encore présenter un solide dossier de prêt, choisir l’emplacement idéal pour l’opération en tenant compte du marché immobilier local, déterminer le type de bien correspondant à la demande locative, etc.

Les professionnels recommandent notamment de faire tomber l’échéance d’un crédit immobilier à la date de départ à la retraite. Cela permettra alors de percevoir les loyers comme des revenus et non plus comme des montants destinés à rembourser le prêt contracté.

Préférer les investissements en résidence de service

Il est conseillé d’étudier minutieusement un investissement locatif, afin de ne pas engager d’importants montants dans un placement finalement moins rentable ou même perdant. Le dispositif Duflot est par exemple très avantageux fiscalement, mais les investisseurs sont plus réticents face aux diverses conditions de ressources des locataires, la délimitation des zones et les plafonnements de loyers. Le contribuable devra également supporter les tâches de la gestion locative, sauf en SCPI, mais dans ce cas, les revenus tirés seront moindres et les risques de défaite sont plus élevés.

Investir dans les résidences de service semble plus intéressant, car une résidence de tourisme à la montagne ou en bord de mer trouve facilement preneur, si elle bénéficie d’un bon emplacement. Les revenus sont garantis sur contrat avec l’exploitant et l’investisseur pourra toujours profiter de son patrimoine le temps d’un week-end par exemple. L’avantage fiscal sera également considérable avec le statut de LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) ou la loi Censi-Bouvard.

Investir dans un EHPAD (Etablissement d’Hébergements pour Personnes Âgées Dépendantes) est avantageux quand on constate que le nombre des 85 ans et plus va augmenter de 4 fois plus en 2050. 30 % de ces personnes seront dépendantes selon le cabinet Ernst & Young. Ce type d’investissement offre de grands avantages fiscaux sur les revenus, l’ISF (Impôt de Solidarité pour la Fortune), les droits de succession et bien d’autres encore.

Quoi qu’il en soit, l’essentiel n’est pas de choisir le bon investissement, mais de le diversifier afin d’éviter la volatilité des risques, de la fiscalité et des rendements offerts pour chaque support. Il sera nécessaire d’investir le plus longtemps possible pour que la rentabilité soit assurée et que les éventuelles pertes soient compensées à long terme.

Par ailleurs, il est parfois plus sage de miser sur des placements moins risqués, présentant des rendements garantis, que de risquer sur la volatilité des placements fortement rémunérés. Il est parfois utile de se faire conseiller par des professionnels sur le choix de l’investissement, notamment par des gestionnaires de patrimoine. Ils sont effectivement les mieux placés pour connaître les fluctuations des taux de rendement, les dispositifs de défiscalisation les plus avantageux et adaptés à chaque situation, etc.